Aide financière à l’embauche d’un apprenti, allongement du délai pour trouver une entreprise, implication des acteurs locaux… l’Exécutif a frappé fort pour soutenir la filière de l’apprentissage. Un plan ambitieux dont le coût devrait dépasser un milliard d’euros.

Le ministère du Travail avait promis un geste en faveur de l’apprentissage afin de « favoriser le rebond de l’économie, la relance, et engager tous les moyens pour aider les entreprises à repartir, et donc à embaucher à nouveau ». Ce jeudi 4 juin 2020, le président de la République Emmanuel Macron a réuni les partenaires sociaux à l’Elysée. Au programme des discussions figurait notamment cette question stratégique de l’apprentissage et les échanges ont permis de valider le plan mis au point.

Conscient des enjeux inhérents à ce sujet, l’exécutif a décidé de frapper fort en dévoilant un ensemble de quatre mesures concrètes dont le montant total devrait dépasser le milliard d’euros. « On a aidé les entreprises, on leur demande d’aider la nation, en aidant les jeunes. Ce sont les compétences de demain, a résumé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Ils ne doivent pas être la variable d’ajustement de la crise ». L’objectif final étant de maintenir à flot une voie dynamique au sein de laquelle les contrats ont augmenté de 16 % en 2019.

La première mesure de ce plan, la plus forte aussi, porte sur une aide financière à l’embauche d’apprentis. Cette aide exceptionnelle va remplacer l’aide unique mise en place depuis la réforme de 2018, mais le circuit financier pour l’obtenir restera le même. Elle sera versée entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021 aux entreprises qui embauchent des alternants titulaires d’un CAP ou d’une licence professionnelle, et s’élèvera à 5 000 euros pour l’embauche d’alternants de moins de 18 ans contre 8 000 euros pour des majeurs (jusqu’à 30 ans).

Un alternant de moins de 20 ans ne coûtera rien à l’entreprise

Toutes les entreprises de moins de 250 salariés pourront en bénéficier quand les plus grandes devront justifier d’un taux d’alternants supérieur ou égal à 5 % dans leurs effectifs 2021. En modélisant son aide sur ce schéma, le ministère du Travail estime que « un alternant de 20 ans ou moins n’aura aucun coût (salaire et charges sociales) pour l’entreprise. Entre 21 et 25 ans, le coût sera de 175 euros par mois, ce qui reste raisonnable ». « Notre pari, c’est que cette aide va permettre de stabiliser les effectifs au même niveau que celui de 2019 », complète l’entourage Muriel Pénicaud.

Second point, directement induit par la crise sanitaire, avec un délai rallongé pour trouver un employeur. Les jeunes qui, compte tenu des circonstances exceptionnelles, n’ont pas encore signé de contrat d’apprentissage pourront désormais rester six mois dans leur centre de formation contre trois jusqu’à présent. Ceux qui intégreront le leur au 1er septembre prochain auront ainsi jusqu’au 28 février 2021 pour trouver une entreprise d’accueil.

L’équipement a posé problème pendant le confinement

La troisième mesure vise quant à elle à mobiliser les acteurs territoriaux. Avec le soutien des régions, des départements et de Pôle Emploi, le ministère du Travail entend permettre à chaque jeune ayant fait un vœu en apprentissage sur ParcourSup ou Affelnet d’obtenir une place en entreprise.

Quatrième et dernier point de ce plan, l’amélioration des équipements technologiques s’avère capital dans la mesure où un apprenti sur dix n’a pu suivre correctement sa formation à distance pendant le confinement à cause, précisément, d’un mauvais matériel. Le gouvernent entend donc permettre aux centres de formation de financier, via l’aide au premier équipement professionnel (une enveloppe de 500 euros), l’achat d’ordinateurs portables ou de tablettes à destination des apprentis en difficultés.

Source : Le Journal de l’Automobile